Plébiscité comme l’un des moyens les plus efficaces de repousser la Covid-19 dans les établissements scolaires, le lavage régulier des mains, en bonne et due forme, est en réalité un geste barrière universel, bien au-delà de l’actuelle pandémie. Il est aussi crucial que difficile à promouvoir.
Quand on sait la très longue croisade qu’a représentée l’adoption d’une bonne hygiène des mains dans les hôpitaux, il est aisé d’imaginer que la promotion du lavage des mains en milieu scolaire auprès des enfants relève d’un chemin de croix. Pourtant, l’Organisation Mondiale de la Santé a clairement identifié le lavage des mains avec de l’eau et du savon comme la mesure d’hygiène la plus importante pour prévenir la transmission des infections. Cet acte est même un geste barrière universel ! De nombreuses études ont d’ailleurs démontré l’efficacité de la promotion du lavage des mains dans la réduction du nombre de cas de gastro-entérites ou de maladies respiratoires dans le milieu scolaire, périscolaire ou familial.
Malheureusement, ce message n’est pas simple à relayer. Dans les pays développés, comme la France, il semble que la disponibilité aisée de vaccins et d’antibiotiques relègue - dans l’esprit de la population - l’hygiène des mains à un rôle mineur, comme si ce geste était trop simple pour être efficace. Bien sûr, la pandémie de la Covid-19 a changé la donne. La promotion de ce geste barrière a été très active, mais qu’en restera-t-il après l’actuelle crise sanitaire ?
Il est bien sûr trop tôt pour le savoir. Un élément pas si lointain justifie pourtant la question. Réalisée en France après l’épidémie de grippe aviaire (auprès de 4 112 personnes et de 2 027 médecins libéraux), l’enquête Nicolle a établi en 2006 que l’observance de la population française pour le lavage des mains augmentait en période d’épidémies, mais ne s’inscrivait pas dans le temps, une fois la menace dissipée.
Une chose est sûre en tout cas : la persistance de cette pratique bénéfique dépendra de la qualité du travail pédagogique mené auprès de la population scolaire. Le Rapport de l’Inserm « Education pour la santé des jeunes - Démarches et méthodes » le confirme : « le système scolaire constitue le cadre idéal pour éduquer les jeunes à la santé. En effet, l’école demeure un endroit de passage obligé qui permet d’atteindre la très grande majorité d’une classe d’âge. Les jeunes y représentent une population captive facile à informer dans le cadre des programmes d’enseignements. »
Sur le terrain, le caractère naturel de cet apprentissage n’est manifestement pas aussi aisé. Cette mission relève-t-elle du système scolaire ou de la sphère familiale ? Les avis divergent. Parents d’élèves, enseignants, chefs d’établissements, infirmières ou médecins scolaires, personnel d’entretien… Les acteurs ayant un rôle à jouer dans cette promotion sont nombreux, voire trop nombreux pour que l’un d’eux s’en empare de manière formelle.
L’enjeu est pourtant de taille. Geste barrière contre les maladies infectieuses comme la gastro-entérite, la grippe saisonnière ou les infections respiratoires, le lavage des mains est une question de santé publique qui impacte aussi directement la vie des établissements. Compte-tenu de la promiscuité existant dans ces lieux regroupant un grand nombre de personnes, il suffit qu’un enfant soit malade et, très vite, cela peut s’étendre à dix ou vingt, voire à des membres du corps enseignant, ce qui peut impliquer des absences et affecter la continuité pédagogique.
Un rapport de IREPS (Instance Régionale d’Éducation et de Promotion de la Santé) Aquitaine réalisée en 2013 a proposé une enquête très poussée sur la promotion du lavage des mains des enfants avec de l’eau et du savon en milieu scolaire, en identifiant les freins et les leviers. Il en ressort que de nombreux facteurs favorisent le lavage des mains : la compréhension entre le lavage des mains et la suppression des « mauvaises bactéries et microbes », la sensibilisation et l’implication des parents, l’inscription du lavage des mains dans le rythme de la vie de famille autant que dans l’organisation du temps scolaire, l’identification des moments clés pour se laver les mains (au minimum : avant de préparer, servir ou prendre un repas, après être allé aux toilettes, après chaque sortie à l’extérieur), l’aménagement, l’ergonomie et la propreté des sanitaires.
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« L’Organisation Mondiale de la Santé a clairement identifié le lavage des mains avec de l’eau et du savon comme la mesure d’hygiène la plus importante pour prévenir la transmission des infections. » |
La mise à disposition permanente soit d’eau tiède, de savon et de matériel permettant de s’essuyer les mains sont essentiels pour ce geste fondamental trop souvent négligé. A défaut, du gel hydroalcoolique, dont l’utilisation est devenue courante depuis le début de la pandémie, peut être utiliser selon l'âge des enfants.
Voici les étapes recommandées pour un lavage des mains efficace dans le milieu scolaire :
1. Mouiller les mains
2. Appliquer du savon
3. Frotter les paumes
4. Nettoyer entre les doigts
5. Frotter les pouces
6. Nettoyer les bouts des doigts
7. Nettoyer les poignets
8. Rincer à l'eau propre
9. Essuyer les mains
Il est recommandé de se laver les mains pendant au moins 30 secondes. Les écoles peuvent également mettre en place des affiches ou organiser des moments de sensibilisation des élèves à l'importance de cette pratique et les encourager à adopter de bonnes habitudes d'hygiène.
Comme on le voit, la promotion du lavage des mains en milieu scolaire auprès des enfants est, en fait, l’affaire de tous !